Démarrée par deux amis d’enfance comme un passe-temps pour arrondir les fins de mois en posant des terrasses, l’aventure SoDeck a donné naissance à une PME de près de 50 collaborateurs, qui occupent 1 200 m² d’ateliers à Mérignac, en bordure de rocade, et se prépare à grandir encore. "Nous sommes aujourd’hui 47, dont 7 personnes en formation, entre l’atelier, les équipes de pose, l’administratif et le bureau d’études qui occupe 4 personnes à temps plein", expose Raphaël Gueguin, qui a cofondé SoDeck avec Karim El Harchi en 2014. "A l’époque, nous avions créé une auto-entreprise chacun de notre côté pour faire un complément de revenus, puis nous avons été sollicités par un architecte pour un appel d’offres sur une villa privée à Gujan Mestras. Un chantier en amenant un autre, nous avons décidé de créer SoDeck et de recruter une équipe de pose", se souvient-il. Démarrée dans un garage familial à Pessac, SoDeck prend son envol vers Mérignac en 2017. A l’époque, la société réunit 8 personnes et signe ses premiers chantiers de grande ampleur, pour des particuliers mais aussi pour des entreprises, à l’image de Cheops Technology pour son nouveau siège de Canéjan ou de grands châteaux du bordelais comme Yquem. "Les particuliers, via architectes, représentent environ 60% de l’activité, contre 40% pour les professionnels", indique le cofondateur de SoDeck, récemment consultée pour le chantier du futur siège de Ceva Santé Animale à Libourne.
Une industrialisation raisonnée. SoDeck décline aujourd’hui son travail du bois autour de trois principaux domaines d’intervention : la menuiserie et charpente, l’agencement sur mesure et le revêtement (terrasse, bardage ou parquet). De quoi générer un chiffre d’affaires de 4 M€ en 2022 (3,5 M€ en 2021). Une croissance alimentée par 2,1 M€ d’investissements sur 3 ans, avec le soutien du programme régional Usine du Futur, pour équiper l’atelier SoDeck de machines à commande numérique et d’une chaudière biomasse, renforcer son parc de véhicules, outiller l’entreprise sur le volet informatique et former ses collaborateurs. "L’industrialisation est au service de l’artisanat", précise Raphaël Gueguin, qui assume un taux de charge de l’ordre de 35% sur ses machines, et préfère que les opérateurs de SoDeck soient capables de travailler sur les différents postes de l’atelier plutôt que de sortir des pièces à la chaîne. "On conduit un lean management à notre échelle, avec une réflexion sur le travail à flux tendus et le fait de faire rentrer la matière première au bon moment, mais l’idée n’est pas de passer sur de la grande série". Une logique qui conduit également l’entreprise à gérer elle-même la pose, plutôt que de faire appel à des sous-traitants. A défaut de grande série, SoDeck travaille tout de même à l’élaboration d’une marque de mobilier, déclinée en petite et moyenne série, pour la promotion de laquelle l’entreprise prévoit d’installer un show-room à l’accueil de ses locaux de Mérignac.
Croissance externe et ouverture du capital. Fin 2022, SoDeck a également pris le parti de doper sa croissance avec l’acquisition de la Menuiserie Thoreau, basée à Langon, qui représente 10 collaborateurs et 2 M€ de chiffre d’affaires annuel. "L’atelier de Langon est tourné vers la menuiserie extérieure, ce qu’on n’avait pas à Mérignac, avec une activité complémentaire de celle de SoDeck sur le Cap Ferret et le bassin d’Arcachon", éclaire Raphaël Gueguin. Confrontée à d’importants besoins de fonds de roulement, SoDeck a par ailleurs décidé d’ouvrir son capital, avec une levée de fonds d’1,5 M€, réalisée auprès d’un investisseur dont l’identité reste pour l’instant confidentielle. "Cette levée de fonds va nous permettre de financer notre développement, de continuer à investir dans de nouvelles machines, et de poursuivre notre programme de recrutements et de formation", indique le dirigeant. SoDeck envisage ainsi une dizaine de recrutements à court terme, entre conducteurs de travaux, opérateurs de commande numérique et équipe de pose, entre Mérignac et Langon.