La suppression de notre outil industriel national a entrainé l’apparition dramatique de zones de « déserts de l’emploi », abandonnant les populations les plus exposées dans une grande précarité. L’idée factice, liée à la mondialisation du marché de la main d’œuvre, de la disparition des taches à faible valeur ajoutée entrainant la migration de toute une population vers une économie de service est selon nous déconnectée des besoins réels de nos concitoyens et a plongé notre système dans une spirale de baisse des prix tuant les derniers résistants à ce changement. Croire que toute une population a les capacités et est faite pour de la prestation intellectuelle est selon nous l’aboutissement d’une idéologie ne laissant pas la place à la faiblesse et à la diversité des talents.

Nous considérons ne devoir dépendre des autres que dans une moindre mesure. L’interdépendance est évidente car nous sommes des êtres de relation et de dialogue. Cela ne signifie pas pour autant devoir reposer sur autrui pour survivre. Nous devons conserver notre savoir-faire ainsi que la capacité de produire ce dont nous avons besoin.

La matière grise ainsi que la digitalisation de l’économie sont essentielles et nous nous battons pour cela. Il est toutefois essentiel de ne pas oublier que toute cette construction économique et sociale repose sur une réalité palpable de production. Nos infrastructures, nos outils, notre protection et notre alimentation. Tout cela est produit quelque part par un fournisseur nous permettant d’en bénéficier. Perdre ce lien direct avec le tangible est à notre avis la somme de décennies d’urbanisation et l’aboutissement d’une déconnection totale vis-à-vis de la nature, faisant oublier à la population ce qui leur permet de vivre de cette manière.

Nous voyons l’écologie comme un rapport au réel et une prise de conscience de l’importance de l’équilibre. Notre système artificialisé doit remettre les pieds sur terre et se rappeler d’où il vient. Il n’est pas normal, au nom du profit et de la baisse des coûts, d’importer du bout du monde, ce dont nous n’avons pas besoin et ce que nous pourrions faire de meilleure qualité, donc de plus durable, sur place. Le système actuel entrainé dans la spirale de la baisse des prix, concomitamment à la hausse des charges de notre modèle en France, est un frein à la relocalisation de notre production. Nous devons trouver les moyens de rééquilibrer cela. Cela passera par la modernisation et la digitalisation de notre système productif ainsi que le virage vers une économie plus responsable et durable.